L’ambition du « DG nouveau » de la CDC !
Publié le 8 mars 2023
Des vœux 2023, au théâtre des Champs Elysées, absolument dépourvus de toutes « nouvelles ambitions », des vœux sans relief et qui tombent à plat… comme le buffet
Ce mercredi 8 février 2023, le théâtre des Champs Elysées est noir de monde, cela fait trois ans que cette cérémonie n’a pas eu lieu et manifestement les personnels souhaitent renouer avec cette manifestation traditionnelle, parfois un brin désuète, mais toujours très attendue et qui se déroule dans un cadre magnifique.
A l’occasion de cet évènement annuel le DG remercie traditionnellement la Commission de surveillance, les cadres dirigeants et l’ensemble des personnels pour leur travail puis il délivre quelques perspectives pour l’année qui débute, avec à la clé…ce qui ne gâche rien… un buffet magnifique.
Cette célébration nous donne à toutes et à tous l’impression très vive d’appartenir à un collectif vivant et pérenne au service de l’intérêt général.
Hélas, rien de tout cela, en ce 8 février 2023 où pourtant Eric Lombard, qui vient juste d’être renommé pour 5 ans à la tête de l’Etablissement public Caisse des dépôts, doit nous instruire de ses « nouvelles ambitions » pour notre Etablissement.
Le moment s’y prêtait en ce début de nouvelle mandature, mais nous attendîmes, en vain, une quelconque révélation à défaut d’une feuille de route.
Eric Lombard n’a sorti que des platitudes en insistant sur « sa détermination à lutter contre le réchauffement climatique » …sic… et il a brodé sur ce thème pendant l’essentiel de son intervention. Il a indiqué néanmoins que la généralisation du télétravail, depuis l’épidémie COVID, impliquait de nouvelles formes d’organisation en interne avec la mise en œuvre du Flex-office et la généralisation des bureaux partagés… nous sommes bien loin, ici de « l’expérimentation » qui a été vendue par la Direction en 2020 aux représentants du personnel.
« L’écologiste » Lombard, qui a supprimé le téléphone fixe en imposant récemment l’usage exclusif du smartphone à la CDC, ignore sans doute que pour construire un smartphone, il faut beaucoup plus de matières premières que pour son prédécesseur filaire soit pas moins de 54 éléments allant de l’aluminium au plomb à l’antimoine au cuivre en passant par le béryllium, le brome, pour finir par du titane, du tungstène, du strontium et autres vanadium ou yttrium. Plus les matériaux sont rares et plus il faut sortir de roches de la terre pour les extraire, ainsi un portable de 150 grammes c’est au bas mot 183 kg de ressources terrestres extraites : Le Monde diplomatique d’octobre 2021 Guillaume Pitron « Quand le numérique détruit la planète ».
Il y a mieux, sans doute, comme ambition écologique au service de la lutte contre le réchauffement climatique ?
Auparavant, le nouveau président de la Commission de surveillance Alexandre HOLROYD, rompant avec la tradition, était monté sur la scène pour se présenter, ce qui en soit est louable. En vrac et à la louche « C’est un grand honneur pour moi que de présider la Commission de surveillance de cette grande et belle maison qui me réconcilie avec l’intérêt général… j’essaierai d’en être digne etc… ». Bref, la encore des politesses, des banalités…
Pour conclure le one man show du DG nouveau une table ronde (ovale en fait) afin de donner un cachet interactif à son monologue.
Eric Lombard, me semble-t-il, n’a pas prononcé une seule fois le mot Etablissement public, qui est sans doute une terminologie taboue dans sa bouche. Pourtant il est statutairement et juridiquement directeur général d’un Etablissement public lequel porte l’intérêt général au sein d’un « groupe public au service de l’intérêt général » tel que défini par l’article L518-2 de code monétaire et financier.
Donc, pour en revenir à la table ronde, Eric Lombard en réponse, notamment, au questionnement d’une salariée d’Adoma, sur le rachat d’ORPEA a indiqué qu’il fallait sauvegarder l’emploi de 70 000 personnes et plus de 100 000 lits d’EHPAD, et qu’il n’était pas question pour l’Etat et pour la Caisse des dépôts de laisser glisser vers la faillite le groupe ORPEA.
Le SNUP peut entendre ce discours, mais il n’en demeure pas moins qu’ORPEA, qui gère 20 000 lits en France, représente l’EHPAD des riches car la mensualité de base tourne autour de 4 000 euros et peut aller jusqu’à 10 000 euros dans certains établissements. De tels tarifs sont définitivement hors de portée de l’immense majorité des personnes âgées de ce pays.
Seul élément positif dans cette terne matinée, où le DG nouveau n’a eu de cesse de ne rien dévoiler de ses « nouvelles ambitions », la présence d’une très professionnelle animatrice issue de la DRH qui a fort bien joué son rôle mais sans obtenir de réponses précises aux questions posées.
A défaut de feuille de route du DG nouveau, le buffet aurait pu ranimer la flamme des nombreux participants à l’évènement.
Hélas sur ce point, les organisateurs sans doute à cours de liquidités après les maigres résultats 2021 (4,6 milliards), nous gratifièrent d’un buffet digne de l’amicale des retraités nécessiteux du ministère de la justice avec gros rouge qui tache, micro-sandwichs à la viande et autres tartelettes insipides mais bien crémeuses… est -ce la prémisse de la feuille de route de la nouvelle équipe ? Il est vrai qu’il va falloir financer les ambitions écologiques du DG nouveau et que la frugalité est de rigueur dans le monde décarboné, mais gageons que les actionnaires du CAC 40 ont dû renverser des conseils d’administration pour bien moins que cela !
Les personnels ne s’y trompèrent pas et dès 13 heures, la très grande majorité des agents présents avaient déserté le théâtre.
N’en déplaise à certains pisse-vinaigre qui estiment que trop d’argent dans un buffet c’est d’autant moins pour l’exercice de nos missions ou pour le sauvetage de la planète, l’auteur de ces lignes pense qu’un bon moment de convivialité est irremplaçable pour forger un groupe ; que jadis, la Direction de la CDC, à l’occasion de ses vœux de nouvel an, était bien plus avenante avec son personnel et que cela n’entravait en rien le bon accomplissement de nos missions au service de l’intérêt général…bien au contraire.
Tous ces « combattants » en peau de lapins, qui veulent sauver le monde mais qui ne sont pas fichus de participer à une AG des personnels ou de faire 5 minutes de grève feraient mieux de s’interroger sur le bien-fondé de leur « posture morale » à savoir si cette dernière ne s’apparenterait pas au fond à une… IMPOSTURE ?
Le sauvetage de la planète ne passe pas par l’abandon de nos droits sociaux au sein du monde du travail. C’est tout le contraire qui est vrai, car sans combat local, il n’y a pas de combat global possible.
Pardonne-nous, cher lecteur, ce billet d’humeur, mais cela fait parfois du bien de lâcher ce qu’on a sur le cœur. Ce 8 février dernier, c’était une belle occasion de se retrouver et de partager ensemble un avenir commun avec une feuille de route précise au service de l’intérêt des habitants de ce pays, bref de passer un bon moment ensemble.
Cela ne fut pas le cas, c’est donc une occasion ratée, discours et buffet compris, une occasion qui tombe à plat…
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L’ambition du « DG nouveau » de la CDC !
Publié le 8 mars 2023
Des vœux 2023, au théâtre des Champs Elysées, absolument dépourvus de toutes « nouvelles ambitions », des vœux sans relief et qui tombent à plat… comme le buffet
Ce mercredi 8 février 2023, le théâtre des Champs Elysées est noir de monde, cela fait trois ans que cette cérémonie n’a pas eu lieu et manifestement les personnels souhaitent renouer avec cette manifestation traditionnelle, parfois un brin désuète, mais toujours très attendue et qui se déroule dans un cadre magnifique.
A l’occasion de cet évènement annuel le DG remercie traditionnellement la Commission de surveillance, les cadres dirigeants et l’ensemble des personnels pour leur travail puis il délivre quelques perspectives pour l’année qui débute, avec à la clé…ce qui ne gâche rien… un buffet magnifique.
Cette célébration nous donne à toutes et à tous l’impression très vive d’appartenir à un collectif vivant et pérenne au service de l’intérêt général.
Hélas, rien de tout cela, en ce 8 février 2023 où pourtant Eric Lombard, qui vient juste d’être renommé pour 5 ans à la tête de l’Etablissement public Caisse des dépôts, doit nous instruire de ses « nouvelles ambitions » pour notre Etablissement.
Le moment s’y prêtait en ce début de nouvelle mandature, mais nous attendîmes, en vain, une quelconque révélation à défaut d’une feuille de route.
Eric Lombard n’a sorti que des platitudes en insistant sur « sa détermination à lutter contre le réchauffement climatique » …sic… et il a brodé sur ce thème pendant l’essentiel de son intervention. Il a indiqué néanmoins que la généralisation du télétravail, depuis l’épidémie COVID, impliquait de nouvelles formes d’organisation en interne avec la mise en œuvre du Flex-office et la généralisation des bureaux partagés… nous sommes bien loin, ici de « l’expérimentation » qui a été vendue par la Direction en 2020 aux représentants du personnel.
« L’écologiste » Lombard, qui a supprimé le téléphone fixe en imposant récemment l’usage exclusif du smartphone à la CDC, ignore sans doute que pour construire un smartphone, il faut beaucoup plus de matières premières que pour son prédécesseur filaire soit pas moins de 54 éléments allant de l’aluminium au plomb à l’antimoine au cuivre en passant par le béryllium, le brome, pour finir par du titane, du tungstène, du strontium et autres vanadium ou yttrium. Plus les matériaux sont rares et plus il faut sortir de roches de la terre pour les extraire, ainsi un portable de 150 grammes c’est au bas mot 183 kg de ressources terrestres extraites : Le Monde diplomatique d’octobre 2021 Guillaume Pitron « Quand le numérique détruit la planète ».
Il y a mieux, sans doute, comme ambition écologique au service de la lutte contre le réchauffement climatique ?
Auparavant, le nouveau président de la Commission de surveillance Alexandre HOLROYD, rompant avec la tradition, était monté sur la scène pour se présenter, ce qui en soit est louable. En vrac et à la louche « C’est un grand honneur pour moi que de présider la Commission de surveillance de cette grande et belle maison qui me réconcilie avec l’intérêt général… j’essaierai d’en être digne etc… ». Bref, la encore des politesses, des banalités…
Pour conclure le one man show du DG nouveau une table ronde (ovale en fait) afin de donner un cachet interactif à son monologue.
Eric Lombard, me semble-t-il, n’a pas prononcé une seule fois le mot Etablissement public, qui est sans doute une terminologie taboue dans sa bouche. Pourtant il est statutairement et juridiquement directeur général d’un Etablissement public lequel porte l’intérêt général au sein d’un « groupe public au service de l’intérêt général » tel que défini par l’article L518-2 de code monétaire et financier.
Donc, pour en revenir à la table ronde, Eric Lombard en réponse, notamment, au questionnement d’une salariée d’Adoma, sur le rachat d’ORPEA a indiqué qu’il fallait sauvegarder l’emploi de 70 000 personnes et plus de 100 000 lits d’EHPAD, et qu’il n’était pas question pour l’Etat et pour la Caisse des dépôts de laisser glisser vers la faillite le groupe ORPEA.
Le SNUP peut entendre ce discours, mais il n’en demeure pas moins qu’ORPEA, qui gère 20 000 lits en France, représente l’EHPAD des riches car la mensualité de base tourne autour de 4 000 euros et peut aller jusqu’à 10 000 euros dans certains établissements. De tels tarifs sont définitivement hors de portée de l’immense majorité des personnes âgées de ce pays.
Seul élément positif dans cette terne matinée, où le DG nouveau n’a eu de cesse de ne rien dévoiler de ses « nouvelles ambitions », la présence d’une très professionnelle animatrice issue de la DRH qui a fort bien joué son rôle mais sans obtenir de réponses précises aux questions posées.
A défaut de feuille de route du DG nouveau, le buffet aurait pu ranimer la flamme des nombreux participants à l’évènement.
Hélas sur ce point, les organisateurs sans doute à cours de liquidités après les maigres résultats 2021 (4,6 milliards), nous gratifièrent d’un buffet digne de l’amicale des retraités nécessiteux du ministère de la justice avec gros rouge qui tache, micro-sandwichs à la viande et autres tartelettes insipides mais bien crémeuses… est -ce la prémisse de la feuille de route de la nouvelle équipe ? Il est vrai qu’il va falloir financer les ambitions écologiques du DG nouveau et que la frugalité est de rigueur dans le monde décarboné, mais gageons que les actionnaires du CAC 40 ont dû renverser des conseils d’administration pour bien moins que cela !
Les personnels ne s’y trompèrent pas et dès 13 heures, la très grande majorité des agents présents avaient déserté le théâtre.
N’en déplaise à certains pisse-vinaigre qui estiment que trop d’argent dans un buffet c’est d’autant moins pour l’exercice de nos missions ou pour le sauvetage de la planète, l’auteur de ces lignes pense qu’un bon moment de convivialité est irremplaçable pour forger un groupe ; que jadis, la Direction de la CDC, à l’occasion de ses vœux de nouvel an, était bien plus avenante avec son personnel et que cela n’entravait en rien le bon accomplissement de nos missions au service de l’intérêt général…bien au contraire.
Tous ces « combattants » en peau de lapins, qui veulent sauver le monde mais qui ne sont pas fichus de participer à une AG des personnels ou de faire 5 minutes de grève feraient mieux de s’interroger sur le bien-fondé de leur « posture morale » à savoir si cette dernière ne s’apparenterait pas au fond à une… IMPOSTURE ?
Le sauvetage de la planète ne passe pas par l’abandon de nos droits sociaux au sein du monde du travail. C’est tout le contraire qui est vrai, car sans combat local, il n’y a pas de combat global possible.
Pardonne-nous, cher lecteur, ce billet d’humeur, mais cela fait parfois du bien de lâcher ce qu’on a sur le cœur. Ce 8 février dernier, c’était une belle occasion de se retrouver et de partager ensemble un avenir commun avec une feuille de route précise au service de l’intérêt des habitants de ce pays, bref de passer un bon moment ensemble.
Cela ne fut pas le cas, c’est donc une occasion ratée, discours et buffet compris, une occasion qui tombe à plat…